Bien plus qu’une simple visite, c’est une expérience immersive que convie l’exposition, au fil d’un parcours structuré en quatre temps. Et tout d’abord, bienvenue à l’inauguration du canal, en grande pompe, le 17 novembre 1869.
François Pierre Barry, «Le Chantier [du canal de Suez]», 1863. Souvenir de Ferdinand de Lesseps et du canal de Suez
Puis remontons le temps jusqu’aux origines du canal, quelque 1800 et avant notre ère. Car l’idée est née très tôt de permettre aux embarquements de passer du néant à la mer Rouge et ainsi, fait, relier celle-ci à la Méditerranée. Nombreux seront les souverains à attacher leur nom au projet – Sésostris III, le premier à ordonner son creusement, puis Nékao II, le grand Darius, Ptolémée II Philadelphe, Trajan … Ce proto-canal sera régulièrement désembourbé, jusqu’au début de la conquête arabe.
Retour au XIXe siècle et lieu à la vie de chantier. Le creusement du canal est synonyme de corvée pour les fellahs, dont les dizaines de milliers mourront à la tâche. Ensuite, la mécanisation, l’explicitation au fil de l’exposition en maquettes, les photos et les vidéos, les premières excavatrices aux engins les plus récents, et l’ouverture aux travailleurs étrangers.
La vie autour du canal est marquée par le caractère cosmopolite de ses villes, mais également rythmée par les conflits. Le discours de Nasser et la nationalisation de 1956 marquent le deuxième temps fort du parcours et ouvrent la dernière partie de l’exposition. Toujours au cœur des bouleversements politiques de la seconde moitié du XXe siècle, notamment des guerres avec Israël en 1967 et 1973, le canal est aussi synonyme pour l’Égypte d’un important développement économique. Témoins, les travaux récents d’extension et de doublement et les projets d’urbanisation.
L’épopée du canal de Suez: exposition, IMA, du 27 mars au 5 août 2018
Du 26 mars au 5 avril 2018: projection de vidéo-mapping sur la façade par Athem
nstitut du monde arabe
1 Rue des Fossés Saint-Bernard, 75005 Paris